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Faire son Chemin…

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Marcher cet été sur ce magnifique Chemin de Compostelle, m’a fait réaliser combien cheminer physiquement pouvait être une invitation puissante à cheminer dans sa vie.

Indépendamment de toute considération religieuse, le parallèle entre ces deux notions de chemin illustre très bien ce que peut être un authentique parcours de connaissance de soi, et de développement personnel.

Faire son Chemin…

Au 1er degré, le chemin de Compostelle peut être vu comme un challenge sportif individuel. Ou comme un rituel qui fait mettre ses pas dans une voie toute tracée depuis des siècles. Mais être autonome et savoir avancer seul, ou à l’inverse suivre une voie déjà toute tracée par d’autres – au sens propre comme dans la vie – ce n’est pas faire son chemin.

Faire son chemin va bien au-delà. C’est un cheminement à la rencontre de soi, ouvert sur les autres, et connecté au monde dans lequel on évolue : un chemin qui transforme petit à petit, menant toujours vers une meilleure version de soi-même.

À la lumière de cette très belle expérience sur le Chemin de Compostelle, voici quelques clés qui me paraissent importantes pour vraiment faire son chemin ; elles parlent aussi de l’esprit dans lequel je propose stages et accompagnements.

Se mettre en route

Pour cheminer il faut d’abord décider de se mettre en route, et cela demande de la volonté, et une décision personnelle qui n’est pas toujours facile à prendre.

Quitter une situation connue en effet, même quand elle est insatisfaisante, peut être inconfortable, voire même parfois assez anxiogène : que vais-je découvrir de moi ? où cela va-t-il me mener ?
La route peut être passionnante, elle n’en est pas moins aventureuse. À chacun donc son entière liberté de se mettre ou non en route, de choisir son moment, son chemin et son rythme. Pour se mettre en route, il faut avoir au fond soi l’envie d’avancer.

NB : L’ennéagramme nous dit que, très inconsciemment, nous avons dans notre petite enfance adapté notre personnalité à notre environnement, pour plus de sécurité affective. C’est un peu comme si nous avions endossé un costume, qui nous a permis de grandir. Une fois adulte, quand nous sentons que le costume devient trop étriqué et nous prive d’une liberté d’être vraiment nous-mêmes : c’est là qu’un appel à cheminer se fait ressentir.

Étape après étape : cheminer

Un chemin comme celui de Compostelle fait toujours aller de l’avant : chaque jour est un chemin à découvrir, vers un lieu inconnu. De même qu’on voyage léger, parce que chaque kilo pèse lourd après quelques km, on ne s’encombre pas d’un passé qui n’est plus, ni d’un futur dont on ne connaît rien.
On vit dans le présent, et cela procure un bien-être intense !

Gérer son effort, profiter de la beauté des paysages, avancer vers l’inconnu, tout cela permet en effet de déconnecter de ses préoccupations habituelles, de se détendre et de lâcher prise petit à petit, par rapport à ses peurs, ou à son ego.
Paradoxalement, cette déconnexion permet une reconnexion… à soi, à tout ce qui en soi n’a pas la place pour s’exprimer dans le rush de la vie quotidienne.
Cela permet de faire des prises de conscience importantes, qui attendaient juste un contexte favorable.

Cheminer aide aussi à faire les deuils, petits ou grands, qui sont indispensables à notre équilibre psychique, et à notre processus de développement personnel. Marcher donne du temps et une certaine sérénité pour accepter ce qui ne peut plus être, pour connecter et vivre ses émotions, et s’ouvrir à des possibles nouveaux.
Parfois il faut du temps pour poser des mots justes sur des choses essentielles, et souvent c’est ce qui permet d’avancer dans la vie. C’est un peu l’invitation de ce Chemin de Compostelle, et un bénéfice que beaucoup viennent rechercher.

Tracer son propre chemin

Dans un recueil de sagesse ancien et très universel, le Livre de la Genèse, il est proposé de « quitter père et mère ». Il ne s’agit pas de couper le lien affectif, mais de prendre notre autonomie vis-à-vis de nos éducateurs, et des projections qu’ils ont pu faire sur nous.

C’est une invitation puissante, atemporelle, à cheminer dans la vie, à donner à son enfance – et à son enfant intérieur – sa juste place. On peut y voir une invitation aussi à découvrir son talent et à apprendre à le cultiver, pour prendre sa place dans le monde.

Au milieu du XXème siècle, dans ce qui préfigurait le courant de la psychologie humaniste, C. Jung développait le concept d’individuation : un processus de prise de conscience des ressorts psychologiques profonds qui constituent notre personnalité, et la rendent unique.

Vaste programme que tout cela, qui mène souvent à nous découvrir différent de ce qu’on attendait de nous, ou de l’image que nous avons cherché à entretenir de nous-mêmes. Et ce n’est pas une petite aventure : c’est celle, unique et passionnante, de notre vie, et c’est aussi un extraordinaire chemin de liberté et d’épanouissement personnel !

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Pour aller plus loin…

Une dimension spirituelle

Le Chemin de Compostelle, qui est un pèlerinage plus que millénaire, est bien-sûr une invitation à vivre une dimension spirituelle. Et là encore la réalité du parcours aide à cela.

Que l’on soit ou non chrétien, on peut ressentir un lien avec ceux qui ont parcouru ces mêmes sentiers au fil des siècles. Certains édifices attestent d’ailleurs de témoignages très touchants sur ce qu’ils ont pu vivre, espérer, endurer… De même, on se sent facilement en lien avec celles et ceux qui marchent en même temps que nous. La simplicité des rencontres aussi, sans enjeu social, aide à entrer en relation, et crée une émulation positive.

Rencontre de soi, ouverture aux autres, reconnexion à la nature et au monde dont on fait partie : On se sent relié, et c’est là une connexion forte avec la notion de spiritualité.

Dans tout cheminement personnel authentique, il y a une quête spirituelle. J’entends par là : nous sentir relié à plus grand que nous, ou à une mission de vie qui déborde du cadre de notre seule existence. Tout cela donne du sens à nos actions, et contribue à un bien-être profond, que nous recherchons activement.

Cela a été très bien illustré dans les années 1980’s par Robert Dilts, avec la pyramide des niveaux logiques. Dilts décrit toute une progression dans nos aspirations fondamentales, plaçant le spirituel (dans le sens défini ci-dessus) au sommet de l’édifice. Très utilisé en PNL, c’est un outil remarquable pour scanner une situation, ou explorer un projet futur.

Concrètement, la proposition est de chercher à évoluer dans un environnement qui nous convient, faire ce que l’on aime, exploiter son talent de façon alignée avec ses valeurs, se sentir connecté à son identité profonde, et relié à ce que ce que l’on voit comme une mission de vie ou une quête spirituelle. L’expérience montre que nous vivons un manque quand ces conditions ne sont pas réunies, et une certaine plénitude quand enfin elles peuvent l’être !

Dans le respect total des croyances de chacun, laisser une place au spirituel peut être important dans une démarche d’accompagnement. Proposer, ne pas imposer, ne pas indisposer, me paraît être une bonne façon de procéder.

© Sébastien GIRARD – 09/2024 – écrit sans IA