Créer du lien est ce qui fait la profonde originalité de l’ennéagramme – et son intérêt !
Bien plus que les autres typologies de personnalité, l’ennéagramme non seulement décrit 9 comportements universels de la nature humaine, mais fait aussi les liens entre eux. Cela en fait un modèle dynamique unique, qui permet à la fois de trouver son caractère dominant, et de s’ouvrir aux autres facettes de sa personnalité – de faire donc des liens en soi.
Parce qu’il fait découvrir et explorer des mécanismes universels, ce travail sur soi ouvre à une perception plus bienveillante de l’autre, à une acceptation plus sereine des différences. En cela il aide à créer des liens avec les autres.
Plongeant ses racines dans des courants philosophiques anciens, l’ennéagramme a conservé une dimension humaniste qui créé un lien entre entre pragmatisme scientifique et quête de sens, un lien entre passé et présent.
Le diagramme à 9 points : Faire les liens en soi
C’est le sens de ce diagramme, qui a donné son nom à l’ennéagramme ( en grec ancien : diagramme à 9 côtés ).
Ce diagramme représente les interconnexions privilégiées entre les 9 bases de personnalité, représentées chacune par un point sur le cercle. Bien que chargé de symboles, il représente avant tout les passerelles les plus courantes entre les 9 bases : comme si on regardait la Terre la nuit vue du ciel, ne voyant que les routes les plus éclairées, plus empruntées que les autres. Il n’y a donc rien de « magique » dans ce diagramme, rien d’exclusif dans ce qu’il représente !
Comme les liens qu’il dessine sont tout aussi universels que les 9 bases, cela en fait un outil simple et efficace. Le diagramme devient ainsi une carte de navigation en soi. Après avoir assimilé les stratégies inconscientes de sa base dominante, il aide à élargir peu à peu la conscience de soi aux autres aspects de sa personnalité.
Chaque base ennéagramme est un monde en soi, une cohérence trouvée entre un jeu de croyances-type hérité de l’enfance, et de réactivités spontanées qui préservent cet édifice structurant, mais limitant. Notre personnalité est un composite de plusieurs bases, assemblées et vécues d’une façon tout-à-fait spécifique à chacun.
Explorer sa personnalité par le prisme de l’ennéagramme est un puissant moyen de (re)faire des liens, en nous :
– entre les différentes facettes de notre personnalité (comment elles vivent en nous, s’articulent…),
– entre les différentes énergies qui nous animent : réactionnelle, relationnelle, réflexive,
– entre passé et présent (bien que l’ennéagramme ne soit pas un outil de thérapie),
– entre freins et ressorts psychologiques, envies et besoins, motivations et peurs.
L’ennéagramme : un outil très relationnel
En approfondissant les mécanismes de sa base de personnalité et en explorant ses connexions avec les 8 autres bases, on s’ouvre toujours plus à toute la richesse et la diversité de la personnalité humaine. En allant à la rencontre de soi, c’est donc aussi l’autre que l’on rencontre. En ennéagramme, le travail qu’on fait sur soi mène à poser sur l’autre – et sur soi-même ! – un regard toujours plus bienveillant, plus compréhensif, plus lucide aussi.
Nous avons besoin aussi des autres pour avancer – c’est la raison pour laquelle l’ennéagramme est généralement proposé en stages collectifs. Seul, on reste en effet à une vision cérébrale de qui on est, statique et souvent déconnectée de la réalité. En groupe, dans l’interaction et la relation, on recréé dans un contexte bienveillant les conditions pour pouvoir utiliser les autres comme miroir et catalyseur de son développement personnel.
Toutes ces petites réconciliations intérieures qu’on fait en avançant, renforcent ou réparent une paix intérieure qui permet au fil du temps de mieux prendre sa place dans ses relations, de ranger son ego ou ses peurs à leur juste place, de voir plus clair dans les jeux relationnels conscients et inconscients. Il n’y a pas de miracle, pas de magie, mais chaque pas franchi en connaissance de soi aide à construire des relations plus saines, équilibrées et épanouissantes.
Quels que soient notre histoire, notre culture, nos valeurs… ces 9 profils réactionnels, que nous expérimentons tous à différents degrés, constituent une sorte de fonds commun, un patrimoine universel partagé par tous. Cela fait de l’ennéagramme une puissante invitation à voir tout ce qui nous relie malgré nos différences – à créer du lien !
L’ennéagramme est donc par essence un outil inclusif, et un outil d’ouverture : ouvert à tous, et qui ouvre à une acceptation sans jugement de la différence, quelle qu’elle soit. Il permet également de développer une vision plus positive du Monde, et des dynamiques collectives possibles, sans limiter sa lucidité.
Des symboles atemporels : un lien entre passé et présent
Le diagramme est la superposition de 3 figures géométriques simples :
– le cercle, symbole d’unité, de perfection (essayez d’en tracer un à main levée !), de bulle protectrice, ou originelle,
– le triangle, symbole à la fois de la dualité et la dimension triadique de l’être, symbole de résolution des contraires,
– l’héxade, symbole de la multiplicité et de l’éternel recommencement, du côté cyclique de tout progrès ou processus.
À l’origine figure ésotérique, ce diagramme ancien porte des symboles qui ont une valeur universelle et atemporelle. Ancrés dans des courants philosophiques très anciens, ils forment une passerelle avec quelques 25 siècles de réflexion sur la nature humaine, et sur les chemins qui permettent d’aller vers le meilleur de soi.
Là où l’étude de la personnalité relève de la psychologie, la lecture qu’on fait de ces symboles, si on les accepte bien-sûr, mène à une dimension plus spirituelle de l’ennéagramme (sans aucune coloration religieuse).
Dans l’esprit de l’ennéagramme, ces messages peuvent être ainsi lus :
– l’équidistance des 9 points et leur positionnement sur le cercle symbolisent leur unicité, et leur égale importance : chacun est essentiel à l’harmonie de l’ensemble ;
– le cercle, contenant l’ensemble, symbolise que tout est présent en nous, qu’il nous revient de faire les liens pour retrouver notre unité, c.a.d. pour faire le tour de notre personnalité, la comprendre et l’assumer plus sereinement ;
– le triangle fait référence au processus d’intégration : un côté lumineux protège souvent une contrepartie ombrageuse, et comme l’a proposé C.G. Jung, les réconcilier connecte à sa nature profonde et amène plus de paix intérieure,
– l’héxade enfin rappelle que ce processus est cyclique, qu’il n’est jamais achevé, que le bonheur est le chemin.
Ces symboles illustrent l’esprit profondément humaniste dans lequel l’ennéagramme est normalement proposé. Ils sont je crois très inspirants, et ne s’opposent en rien à une approche scientifique rigoureuse des profils de personnalité. Dans un monde qui a besoin de tout standardiser pour rassurer, et sans idéaliser le passé, l’ennéagramme créé un lien précieux entre pragmatisme rationnel et quête de sens, entre psychologie et spiritualité.
Créer du Lien : un logo et un leitmotiv
Aider à créer un peu plus de liens dans ce monde entre des parties qui s’ignorent, un peu plus de liens relationnels, et un peu plus d’harmonie en soi… cela me paraît une belle mission.
Et l’ennéagramme : un bel outil, parmi d’autres dans la grande famille de la psychologie humaniste.
Ce logo représente simplement le lien entre des parties différentes, coexistant dans un même monde.
« Sois le changement que tu désires pour le Monde » : J’aime beaucoup cette invitation de Gandhi qui nous rappelle combien le monde extérieur est à l’image de notre monde intérieur. Voilà encore un lien, que je crois essentiel.
Cette phrase nous dit en particulier que quiconque souhaite améliorer le monde autour de lui, quelle que soit son ambition, doit avoir la volonté de se remettre en question et de cheminer vers le meilleur de lui-même. C’est exigeant bien-sûr, mais aussi porteur d’une très grande sagesse, qui met sur la voie d’un mieux être tant individuel que collectif.
Cette phrase est souvent citée, mais qui s’arrête un instant pour se laisser pénétrer par le message qu’elle porte ?
Dans le tourbillon de la vie, nous avons bien peu le temps pour ce genre de choses. Et si on le prenait ?
© Sébastien GIRARD – 08/2024 – écrit sans IA