Plus que toute autre espèce avant nous, nous façonnons notre environnement. Involontairement parfois, mais de plus en plus, et de plus en plus vite.
Paysages, océans, écosystèmes, air, eau, climat : tout est impacté par notre présence et, nous le savons maintenant, par nos modes de vie et nos choix de société.
Les scientifiques nous alertent depuis 30 ans sur l’impasse dans laquelle nous nous dirigeons. Pourtant, encore aujourd’hui, il nous est collectivement bien difficile d’entendre et d’accepter leur message – et surtout de réagir de façon coordonnée pour faire face et préserver l’avenir de nos enfants.
Pour un biologiste, notre comportement collectif s’apparente à celui d’une espèce invasive, qui consomme et détruit tout sur son passage, comme un nuage de sauterelles ayant envahi la planète.
Nous sommes pourtant doués d’émotions, de compassion, de capacités cognitives uniques dans le monde du vivant. Nous savons communiquer à grande échelle, construire ensemble, nous fédérer autour de récits collectifs, faire preuve d’une ingéniosité extraordinaire… alors où est le bug ?
Si le monde est à notre image – et il paraît difficile en 2025 de le voir autrement – alors le problème est en nous, et la solution aussi. Et puisque c’est notre cerveau qui tient les commandes, c’est de ce côté-là qu’il faut chercher en priorité.
Notre cerveau : un prisme pour comprendre le monde.
Le cerveau est d’abord un organe, avec ses structures internes, et en particulier les pulsions de désir qu’il génère, pour notre plus grand bonheur, mais aussi parfois pour notre malheur. Sur ce thème, l’excellent ouvrage « Striatum – comment notre cerveau peut sauver la planète » de S. Bohler est un indispensable, qui devrait être étudié dès le lycée.
Notre cerveau génère aussi des mécanismes de défense puissants. S’ils ont permis à nos ancêtres de survivre, tous n’ont plus la même pertinence aujourd’hui, et l’évolution rapide du monde nous demande de bien les comprendre, pour ne pas les subir aveuglément.
Notre cerveau enfin génère une structure plus complexe encore : notre personnalité. Plutôt qu’ « anthropocène », certains qualifient notre époque d’ « egocène », dans l’idée que notre ego bloque notre intelligence collective.
L’ego, c’est cette force qui nous retient centrés sur nous-mêmes, sur nos peurs et nos blessures, et qui nous enferme dans des schémas compulsifs répétitifs.
Quelques exemples : prendre l’avion pour un WE à 1000 km, c’est se plier à son désir d’évasion. Faire passer les scientifiques qui nous alertent pour des rabat-joies défaitistes, ou se croire à l’abri de ce qui va advenir, c’est du déni, puissant mécanisme de défense. Vouloir réussir, briller, définir son bien-être par rapport aux autres, c’est de l’ego, manifestation de notre personnalité.
Nous savons bien que tout cela ne construit pas l’avenir, mais il est bien difficile de résister à ces sirènes, parmi une multitude d’autres. C’est juste humain… et c’est là le problème, justement.
Mieux se connaître : une urgence méconnue ?
S’ouvrir aux autres, à soi, à ses potentiels, à la vie – évoluer, en un mot – demande de faire le point sur les traits essentiels de notre personnalité, et sur nos mécanismes inconscients. Notre psyché est infiniment complexe et subtile, et on n’en fait évidemment jamais le tour, mais cheminer fait grandir.
Mais attention, malgré toutes les libertés dont nous jouissons, notre époque est bien plus normalisatrice qu’on ne le croit. Être soi, penser différemment, s’ouvrir réellement aux autres, vivre et agir en plein accord avec nos valeurs… c’est tout sauf simple ! C’est pourtant justement ce qui peut nous rendre heureux.
Mieux se connaître n’est donc plus un luxe : c’est je crois une nécessité, pour prendre en main notre destinée.
S’ouvrir à soi, s’ouvrir aux autres, s’ouvrir au changement
Mieux se connaître n’est finalement qu’un moyen pour vivre plus heureux, et construire un monde meilleur.
Savourer simplement ce que la vie nous offre, et en même temps s’ouvrir aux autres, à la générosité, à l’exigence de construire un vivre ensemble durable, respectueux de chacun… ce n’est pas une utopie. Je crois que c’est une nécessité, que c’est possible, et c’est en tous cas le sens que je donne à tout ce que je propose.
Les outils que j’enseigne ou utilise en accompagnement reposent tous sur cette dualité, d’ouverture à soi et aux autres. C’est en effet dans la relation et l’interaction que nous nous révélons à nous-mêmes, et c’est dans cette dynamique que nous générons une réelle croissance individuelle, et collective.
Je propose également des ateliers gratuits de sensibilisation à l’urgence climatique, environnementale et sociétale : sessions « The Week », et ateliers « 2 Tonnes ».
Fresques du climat et fresques en tous genres, jeux collaboratifs, livres, BD’s, documentaires, podcasts… les propositions sur ce thème sont multiples, accessibles, pédagogiques, inspirantes.
Un peu loin encore des médias « main stream », c’est un monde nouveau qui veut émerger, impulsé souvent par des jeunes qui s’affranchissent des schémas destructeurs de leurs aînés. Ils ont besoin d’être entendus, soutenus, et rejoints. Leur demande, comme celle des scientifiques qui nous alertent depuis 30 ans, est d’abord que nous acceptions de changer notre regard sur les choses, parce que regarder le monde d’aujourd’hui avec les yeux d’hier ne mène à rien.
Le monde est à notre image, parce que nous l’avons façonné ainsi, et sa trajectoire actuelle est bien inquiétante.
Ne nous faut-il donc pas accepter individuellement de changer, pour construire ensemble un futur souhaitable ?
Pour aller plus loin…
Je cite ici les supports de réflexion qui m’ont particulièrement touchés, et fait progresser sur ces sujets. La liste ne se veut pas exhaustive, et il en existe probablement mille autres tout aussi intéressants !
Ateliers collectifs :
– « The Week » : 3 séances de 1h30 en visio, pour un regard panoramique sur l’urgence climatique et environnementale
– Atelier « 2 Tonnes » : Comment concrètement atteindre la neutralité carbone en 2050 ?
– « Fresque du Climat » : Comprendre les mécanismes essentiels qui jouent sur le climat
– « Atelier de l’Adaptation » : Comment se préparer aux changements inévitables
BD’s :
– « Horizons Climatiques » : 2 amis se font expliquer (et nous font découvrir) les grandes lignes des rapports du GIEC
– « Le Monde sans Fin » : l’incontournable de Jancovici/Blain, sur l’impact de nos modes de vie, et les solutions possibles
– « La Vie secrète des Arbres » : une très belle immersion dans la vie des arbres qui questionne notre rapport au vivant
– « Sapiens » (en livre ou en BD). D’où venons-nous, et quelle est notre nature profonde, révélée au fil de notre évolution ?
Livres :
– « Striatum : Comment notre Cerveau peut sauver la Planète » de S. Bohler. — I.N.D.I.S.P.E.N.S.A.B.L.E. —
– « Le GIEC – Urgence Climat – Le Rapport incontestable expliqué à tous« . Tout est dans le titre – à lire !
– « La Tristesse de Gaïa » testament intellectuel touchant et inspirant de Pierre Rabhi
Documentaires :
– « Legacy – notre Héritage » de Yann Arthus-Bertrand : l’Humanité entre génie inventif et folie destructrice
– « Bigger than us » : petit tour du monde d’initiatives très inspirantes, portées par des jeunes
Podcasts:
– « Chaleur Humaine » : une réflexion ouverte sur l’urgence climatique, neutre, bienveillante et exigeante – un très beau travail de journalisme !