« Boîte Noire » ou la force d’une conviction.

Un crash dans les Alpes, 300 familles à qui « on doit la vérité », une boîte noire endommagée comme un voile qui dissimule la réalité – que recèle-t-elle ?

Excellent polar scientifique dont le titre, le scénario, l’ambiance, et surtout le personnage, nous plongent de façon très immersive dans le profil 6 de l’ennéagramme !

Dans un milieu professionnel qu’il découvre (ou imagine ?) hostile, un jeune enquêteur se retrouve seul face à la responsabilité écrasante de comprendre et de révéler au public ce qui s’est réellement passé.

Sans relâche, Mathieu (Pierre Niney) questionne les gens et les faits, confronte les uns aux autres, au service de la Vérité, mais aussi par nécessité de lever un doute qui l’oppresse.

La Vérité : un devoir, une mission pour lui, un absolu qui justifie de nombreux sacrifices, souvent personnels, toujours impactants. Mais vouloir comprendre, quoi qu’il en coûte, va le plonger dans les eaux troubles de la défiance de et envers ses proches, du doute sur lui-même, d’une solitude quasi-absolue.

Confiance trahie, menace diffuse, disparition de toute forme de certitude… à qui faire confiance ? sur quoi s’appuyer ? Acculé, seul, Mathieu ne peut plus compter que sur ses propres ressources, doit se fier à sa pugnacité et à son intuition avec toujours cette question : jusqu’où la fidélité à sa mission, à ses proches, à celle qu’il aime sincèrement ?

Derrière la noirceur du scénario, une belle mise en lumière des qualités auxquelles le profil 6 mène bien souvent : l’abnégation, la loyauté, le sens de l’intérêt commun, et surtout le courage, qui n’est pas d’ignorer sa peur, mais bien de l’affronter.

C’est aussi la force de la conviction, le choix assumé d’adhérer à une cause, de se soumettre de façon éclairée à une autorité pour servir un projet, tout en étant le garde-fou qui prévient de toute dérive.

Bon film !